Société

Le milliard.

17 janvier 2020

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Le milliard.

À un moment donné, il faut payer. Si les grévistes ont fièrement chômé pendant 44 jours – en dépit de la suspension de l’âge pivot – prétendant se battre pour leurs enfants, nul doute que la grève fait partie intégrante de notre culture. Enseignants, cheminots, pilotes d’avions et de la RATP… Les blocages de septembre, décembre ou fin juin sont une tradition. Pour le nouveau PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, l’entreprise publique n’est « pas loin du milliard de perte ».

La réaction je-m’en-foutiste des organismes sociaux traduit ici, un égoïsme des plus cyniques. Quitte à couler une compagnie, autant s’emparer de la caisse. Malgré le remboursement du passe Navigo, les grévistes auront montré que prendre en otage 2 millions de personnes, ne leur fait ni chaud, ni froid. Se battre pour l’emploi des jeunes en les empêchant de se rendre à l’Université, espérer une alliance des salariés du privé quand la grève leur a coûté – en moyenne – 230 euros, demander un ralliement des commerçants après les avoir amputé des périodes de soldes, Noel et nouvel an ? Il n’est pas étonnant de voir le mouvement s’essouffler. Avec les débuts de grèves dans les ports et les raffineries, l’opinion publique lassée, pourrait prochainement, se radicaliser.