Perdu d’avance.
Près d’un millier de tracteurs convergent actuellement vers Paris. Les paysans sont en train de mourrir. Tout le monde le dit. Tout le monde le sait. Et alors ?
Certes, les images publiées régulièrement par l’association activiste L214, les scandales aux pesticides – notamment le Glyphosate – doivent être mis à la connaissance du public pour changer les pratiques. Cependant, les concessions sont à faire des deux côtés.
Pourquoi s’acharner à exercer un métier qui ne paye que 700 euros par mois, dans le meilleur des cas ? Pourquoi accepter, sans broncher, que les cours des matières première soient fixés par un marché globalisé ? Pourquoi travailler sous perfusion d’une Politique Agricole Commune, qui sans le soutien de Bruxelles, aurait déjà entériné l’agriculture française.
Mais jeter la pierre à nos paysans serait trop facile. Le consommateur est aussi, responsable de cette situation. Ces suicides, ces animaux bourrés d’antibiotiques, gavés en période de fêtes, abattus en masse en Europe de l’Est, ou parqués dans des enclos obscurs, avec pour seul espace de vie, une feuille de format A4… Si les entreprises, les cantines scolaires et surtout nous-mêmes, commencions par privilégier le circuit-court, à respecter la saisonnalité des produits et à accepter de payer un prix plus élevé, les traités internationaux – comme le CETA – n’arriveraient pas.