Un débat qui s’emballe.
La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Ce débat stérile qui anime les médias depuis une semaine – dans le vain espoir de faire oublier le fiasco de l’affaire Ligonnès – aura eu le mérite de faire grimper les audiences des chaînes info… et l’islamophobie. Si les observateurs et les politiques pressent Emmanuel Macron de s’exprimer, l’entretien qu’il a accordé à Valeurs actuelles est en soi, un début de réponse, plus ou moins insidieux.
Cependant, il faut y voir une habile stratégie. Après avoir dynamité les anciens partis gauche/droite, le Président s’attaque désormais au nouveau clivage des élites contre les populistes. Certes, les plus faibles d’esprit ne retiendront que l’attentat de Bayonne ou l’affaire de l’accompagnatrice scolaire, refoulée et humiliée, dans l’enceinte du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.
Les jalons de la prochaine campagne présidentielles sont en train d’être posés : Macron, Le Pen : droit vers un match retour ? On sait que la laïcité est un prétexte pour s’attaquer aux femmes musulmanes. Certains prônant même la création d’un « Islam de France ». Mais si notre pays se targue de ses valeurs égalitaires, voter une loi contre une communauté, ne revient-elle pas au final, à la stigmatiser ?