Enfumage.
C’est par une simple lettre – qu’une poignée de Français auront le courage de lire – qu’Emmanuel Macron a lancé son Grand Débat national. Ne soyons pas naïfs : l’objectif recherché n’est pas de redonner la parole au peuple, auquel cas nous aurions droit à une allocution pour annoncer la dissolution. Mais en réalité, il cherche à gagner du temps.
Dans cet ultime espoir de redorer son image et tenter de reprendre le contrôle de ce quinquennat incontestablement manqué, le Président nous adresse ce message comme une bouteille à la mer.
Cependant, faut-il nécessairement passer par la presse et les réseaux sociaux pour s’apercevoir que le pays est asphyxié de taxes et de normes administratives en tout genre ; qu’un problème de formation et d’accès à l’emploi existe ; que les prix de l’essence et du logement ruinent les ménages les plus modestes et que la crise des hôpitaux et des déserts médicaux s’accentue dans les milieux ruraux ?
Tous ces problèmes ne datent pas d’hier. Confère l’élection de Jacques Chirac sur la fracture sociale ou de Nicolas Sarkozy avec ce slogan : « travailler plus pour gagner plus ». À cela, une énième phrase du Président sur les Français qui n’ont pas le sens de l’effort ne manquera pas de faire réagir. Conclusion : les bonnes résolutions n’auront pas duré longtemps.