Un procès par l’image.
Cela faisait longtemps qu’une polémique sur les bavures policières n’avait pas fait l’actualité. Dimanche 26 avril, une vidéo a été relayée par Taha Bouhafs, dans laquelle on peut entendre deux hommes traiter de « Bicot » un individu vraisemblablement tombé dans la Seine.
Il est normalement d’us et coutume de dire que les médias nous manipulent. Or, dans le cas présent, ce sont les réseaux sociaux les coupables. On ne connaît ni le contexte, on sélectionne un extrait, on sait les causes anti-raciste défendues par ce militant franco-algérien (diffuseur de la vidéo) et nous devrions immédiatement exiger la mise à pied des personnes incriminées, sans même attendre les résultats de l’enquête ?
Certes, il n’est pas question de défendre – et encore moins de cautionner – ce genre de propos. Mais il ne faut pas non plus associer l’image de tous les policiers à ces deux abrutis. Toutefois, réagir à chaud – comme le font tour à tour le Préfet de Police et le Ministre de l’Intérieur sur la foi d’une vidéo clandestine – en l’absence d’éléments de contexte est très dangereux.
Que faisait cet homme pour faire l’objet d’une interpellation ? Pourquoi a-t-il tenté de se jeter dans la Seine ? Était-il connu des services de police ? Oui de tels propos sont inacceptables, mais celui que l’on nous présente ici comme la victime, avait-il aussi, un comportement irréprochable ?