Liberté conditionnelle.
C’est accompagné de plusieurs policiers et vêtu : d’une casquette, de larges lunettes et d’un masque sur le bas de visage (lui donnant un air d’ouvrier de voirie) que Carlos Goshn a quitté hier – à la surprise générale – la prison de Tokyo. Une libération sous caution de 8 millions d’euros et une privation de liberté qui aura duré plus de cent jours.
Le chiffre important à retenir, n’est pas la période durant laquelle l’ex-PDG de Nissan et Renault a été retenu, mais la somme astronomique de sa libération. Si vous êtes riche, vous sortez ; pauvres, vous croupissez.
Pas d’échange d’e-mails, d’accès à Internet, un téléphone doté de la seule fonction appels, historique contrôlé, aucun ordinateur personnel, caméras installées à l’entrée de sa maison et l’interdiction formelle de rencontrer les protagonistes de l’affaire : un régime très surveillé digne d’une prison à ciel ouvert.
Le système judiciaire Nippon a révélé au monde son extrême dureté (qualifiée de « justice de l’otage » par l’avocat du dirigeant déchu). Mais ne nous sommes-nous pas trop habitués en occident, à voir nos détenus bénéficier d’une télévision, de promenades régulières, d’ateliers collectifs ou remises de peine… La prison, ce n’est pas le Club Med !