Match retour.
C’est le rendez-vous d’entre-deux-tours que les Français attendaient, en l’absence d’une grande confrontation avec l’ensemble des candidats du premier tour. À l’issue de ces 2 heures et 50 minutes, ce fut projet contre projet. Deux visions que tout oppose : deux France irréconciliables.
Hier soir, nous avons vu un Emmanuel Macron à l’attaque, s’exprimant sur un ton professoral, l’air condescendant, face à une Marine Le Pen d’apparence plus calme, mais incapable de justifier le coût de ses mesures.
Une émission qui ne fera pas date dans l’histoire de l’audiovisuel. « Le Mozart de la finance » contre « le banquier Poutine », « la climatosceptique » face au « climato-hypocrite » sont autant de punchline qui ne peuvent rivaliser avec « l’homme du passif » de Valéry Giscard d’Estaing en 1981, la passe d’armes Mitterrand-Chrirac « À égalité… Monsieur le Premier ministre » de 1988, ou encore l’anaphore « Moi Président » de François Hollande en 2012.
Au-delà de ces postures, on découvre une candidate d’extrême droite qui met sous le tapis ses thèmes de prédilection comme l’islam et l’interdiction du voile dans l’espace public, visant à poursuivre sa stratégie de dédiabolisation. Une revanche sur son débat raté de 2017 que les Français lui reconnaitront dans les urnes ? Réponse ce dimanche.
Un test grandeur nature.
Depuis douze jours, le monde regarde impuissant la percée des troupes russes sur le territoire Ukrainien. Certes, un train de sanctions sans précédent a été pris contre l’agresseur, mais si nous sommes réalistes, personne n’ira mourir pour l’Ukraine. Ce qui est triste à dire mais factuel : c’est que le peuple ukrainien est le seul rempart des Européens dans sa quête de liberté.
Certes, l’envoi d’avions à l’armée ukrainienne par la Pologne a brièvement été envisagé. Mais une telle décision entrainerait inexorablement l’Union européenne, et l’OTAN dans un conflit d’envergure planétaire. Le risque d’une troisième Guerre mondiale deviendrait alors réalité. Bien que les commentateurs et pseudo-experts en géopolitique se découvrent une nouvelle passion après la Covid-19, on peut leur donner raison sur un point : Poutine n’est pas fou et nous tend un piège.
Il serait faux d’affirmer que ce conflit oppose la Russie au reste de la communauté internationale. De plus, il serait erroné de croire que Vladimir Poutine cherche à renverser l’ordre mondial. En réalité, il s’agit pour lui de tester la résistance du monde occidental (à savoir : l’Europe, les États-Unis et ses alliés de l’OTAN) dans sa politique de défense diagnostiquée il y a quelques mois encore comme « en état de mort cérébrale ».
Seul contre tous.
« Nous sommes entrés dans une nouvelle aire », a dit hier le chancelier allemand Olaf Scholz. La mise en alerte de la force de dissuasion ordonnée par Vladimir Poutine – comprenant l’arme atomique – est en train de rebattre les cartes de la géopolitique mondiale. On redécouvre un vocabulaire que l’on pensait réservé aux livres d’Histoire. Les communistes sont à nos portes, diraient nos ainés.
L’unanimité de l’Union européenne dans la gradation des sanctions économiques, dont le blocage des transactions financières russes du système d’échange international SWIFT, a fait chuter le court du rouble de 40% (1 rouble = 0,011 euro) . L’OTAN que l’on pensait « en état de mort cérébrale » renait de ses cendres. L’escalade verbale a laissé place à la surenchère : la livraison d’armes aux Ukrainiens financée par Bruxelles, le revirement de l’Allemagne qui s’apprête à reconstituer son armée (pour un coût de 100 milliards d’euros), la fermeture des médias pro-russes et de l’espace aérien des vingt-sept… Ce n’est plus la guerre des mots, mais le retour d’un affrontement entre deux blocs.
Toutefois, le silence de la Chine reste assourdissant. Sa politique du ni-ni en dit long sur sa stratégie d’observation, dans l’attente d’une future annexion de Taiwan.
Élue avec mention.
La gauche est morte, vive Christiane Taubira. Elle ne voulait pas être une candidate de plus, mais elle a pourtant été désignée grande vainqueur de la primaire populaire aux 460 000 inscrits, organisée dans la plus grande opacité par ses soutiens officieux.
Élue avec la mention « Bien+ », qui n’indique pas le nombre de suffrages exprimés, on assiste impuissants, à l’épilogue de la gauche, entamé depuis le premier jour du quinquennat de François Hollande. L’ancienne Garde des sceaux rendait hommage hier soir à Blum, Jaurès et Mitterrand ; mais elle est loin de leur arriver à la cheville ! Rappelons son score à l’élection présidentielle de 2002 : 2,32% des voix.
Un scrutin, où trois candidats exprimaient leur opposition à y participer, ont été inscrits contre leur gré, à ce qui n’est autre que la plus grande mascarade démocratique de l’année.
Aujourd’hui, la gauche n’est plus irréconciliable, elle est morcelée, éclatée, désintégrée. On comprend mieux le refus du Président de la République Emmanuel Macron à participer à un débat du premier tour dans cette campagne de « morts-vivants », comme le qualifiait ce week-end le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Aucune proposition, aucun charisme, aucune vision ne se dégage de tous les prétendants à la fonction suprême. Les Français ont décidément les politiques qu’ils méritent.
Un suicide collectif.
Le spectacle que donne à voir la gauche est pitoyable ! C’est le dimanche 9 janvier que le couperet est tombé. L’ancienne Garde des Sceaux de François Hollande, Christiane Taubira, a annoncé qu’elle serait finalement candidate à l’élection présidentielle si elle remportait la Primaire populaire prévue pour la fin de janvier.
Moins de cent jours avant l’échéance électorale la plus importante du pays, les socialistes, ou plutôt ce qu’il en reste, s’attèlent à se choisir un candidat sans avoir trouvé de programme. Bien que 300 000 personnes aient soutenu cette initiative citoyenne, et que 110 000 d’entre elles ont d’ores et déjà confirmé leur inscription au vote en communiquant leur numéro de carte bancaire, la réponse du candidat écologiste Yannick Jadot, qui n’a gagné la primaire écologiste qu’avec 51% des voix, est claire : une primaire, « quand c’est non, c’est non ».
Et comme si tout cela ne suffisait pas, ce fut au tour de l’ancien Premier ministre Manuel Valls arrivé en quatrième position aux élections municipales en Espagne de 2019, avec 13,20 % des suffrages, de prédire « un désastre historique ».
Quand il s’agit de creuser pour trouver du pétrole et que l’on pense avoir touché le fond, les socialistes nous prouvent une fois de plus, qu’il est encore possible de s’enfoncer.
Non-vaccinés, mais enragés.
Comme dans toute opposition, il y a des réfractaires. Acculés par la mise en place imminente du passe vaccinal, ces derniers se radicalisent. On voit fleurir sur les réseaux sociaux des droits de réponse et des commentaires injurieux, faisant suite au fameux emmerdement du Président envers les non-vaccinés.
À cela s’ajoutent des manifestations réunissant près de 102 500 personnes partout en France, pour réclamer le retrait du projet de loi. Mais depuis plusieurs jours, on assiste aussi à une montée en puissance inquiétante de la violence.
Mardi dernier, le directeur général du CHU de Guadeloupe, Gérard Colleton et son adjoint ont été violemment agressés et séquestrés. Vendredi soir, on apprenait que le coordinateur du centre de vaccination de Munster, avait également été agressé. Enfin, plus de 150 élus parlementaires ont subi diverses menaces et actes de violence ces dernières semaines, dont un incendie volontaire survenu au domicile du député LaREM Pascal Bois, dans la nuit de mardi à mercredi.
On se croirait revenu au temps des Gilets Jaunes ! Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que leurs profils et leurs revendications anarchistes se superposent. Pour ce groupuscule extrémiste, l’enjeu n’est pas la lutte contre les mesures sanitaires, mais une tentative de déstabilisation de la République.