Une minute quarante neuf secondes.
Cela nous paraît si proche et pourtant. Cinq années déjà se sont égrenées depuis la terrible fusillade de Charlie Hebdo. Un livre en forme de thérapie. Quatre pages dans lesquelles le dessinateur Riss revient dans le détail, sur les coups de feu, la balle qu’il a pris dans l’épaule et les secondes interminables où il s’est dit : qu’il était encore en vie. Une violence qui anéantie et une colère formalisée. Il se défend pourtant d’avoir joué avec le danger. Bien au contraire : il prend position pour mieux dénoncer notre accommodement aux dérives religieuses et intellectuelles.
Ce livre, aux allures de manifeste, se veut être aussi un moyen de faire réfléchir tout un chacun sur leur volonté de ne pas – ou ne plus – être Charlie. Les nommant tour à tour de musulmans réactionnaires, trotsko-staliniens, lâches, adeptes de la laïcité apaisée ou encore délateurs de l’islamophobie, il va s’en dire que l’ouvrage a aussi une visée politique. La liberté d’expression poussée jusque dans ses ultimes limites.