David contre Goliath.
On ne peut pas avoir le beurre et l’argent d’Uber. La Cour de cassation vient de rendre un jugement exprimant l’existence d’un lien de subordination entre la plateforme et ses chauffeurs (en dépit de leurs statuts d’auto- entrepreneurs). À travers cette décision, c’est tout le modèle économique des plateformes de réservation de VTC qui s’en voit ainsi bouleversé.
L’absence d’un contrat de travail, de congés payés, d’une mutuelle ou encore l’exonération du paiement de charges sociales peuvent s’apparenter à de l’esclavage 2.0, dressant un parallèle avec ces travailleurs du clic, dans les pays émergents.
Cachez cette précarité que je ne saurais voir. Le numérique n’est pas si fantastique. Dans un monde virtualisé, où l’on pensait qu’il obéirait à des algorithmes et de l’intelligence artificielle, on s’aperçoit finalement que des hommes et des femmes, travaillent dans l’ombre – à la merci des géants du web. Derrière cette action devenue anodine : appuyer sur un bouton, se cachent des invisibles devenus précaires. Qu’il s’agisse d’achat sur internet, d’assistants vocaux, de recommandation de contenus, de livraison ou de modes de déplacement… rien ne se fait sans un travail humain. Un travail, qui mérite à juste titre, salaire et protection salariale.