Une colère silencieuse.
La montagne a accouché d’une souris. On nous promettait « un pays à l’arrêt » et « une économie à genoux » : il n’en fut rien ! Rien de nouveau sous le soleil concernant l’écart de chiffres de mobilisation : 1,28 million de
personnes selon la police et 3,5 millions pour les syndicats. Nous sommes loin de la grève générale de 1995 !
Pourtant, une majorité des Français reste opposée à la réforme des retraites. Si certains ont tendance à acter une victoire d’Emmanuel Macron sur l’opinion, ce Président – qui se voit en grand réformateur – va-t-il entrer dans l’Histoire ? Son pari politique est habile : miser sur la conjoncture économique et la succession de crises à répétition pour user la population. Pour autant, après ces 90 jours de tempête sera-t-il à l’abri d’une étincelle qui ferait s’embraser le reste de son quinquennat ?
Pour l’heure, les tentatives de résurrection du mouvement des Gilets Jaunes ont échoué. Mais la hausse exponentielle de la précarité, la multiplication des fermetures de TPE et PME asphyxiées en raison de la hausse, les coûts de l’énergie et des matières premières, sont autant de signaux faibles qui devraient inquiéter la classe politique. Pour l’heure, le pays n’est pas bloqué… Mais jusqu’à quand ?