Choquer est un mal nécessaire.
Était-il utile de publier à nouveau les caricatures du prophète Mahomet à la veille du procès sur les attentats de Charlie Hebdo ? Le sujet divise. Il clive. Il fait peur.
On peut comprendre le choc ressenti par la communauté musulmane. Or, la France est un pays laïque où subsiste encore, le droit de blasphémer. Aucune religion, quelle qu’elle soit, ne doit bénéficier d’un passe-droit. Des gens sont morts pour que nous puissions conserver cette liberté : celle qui consiste à nous exprimer. Au risque parfois de choquer, de rire et… un matin du 7 janvier 2015, de nous faire pleurer.
S’offenser de la publication de ces caricatures, c’est s’interdire d’aborder certains sujets. Un recul lent et progressif de nos libertés. On ne peut pas s’offenser de l’obligation du port du masque et vouloir dans le même temps, cacher certaines Unes dérangeantes de journaux.
La France n’est jamais aussi belle, que lorsqu’elle défend la liberté. Elle n’est jamais aussi forte, lorsqu’elle brandit comme arme la satire. Republier, c’est envoyer un message aux terroristes. Les Français ne se coucheront jamais face à un dogme. Parce qu’il est interdit de représenter, Charlie Hebdo le fait. Non pour choquer, mais au contraire, pour défendre et réaffirmer ce que nous avons de plus cher : la liberté d’expression.