Aux petits hommes, la Patrie indifférente.
L’image est forte : l’invasion par un millier de manifestants du Panthéon. Tous réclamant papiers et logements avec en point d’orgue, une rencontre avec le premier Ministre. Une patrie reconnaissante aux Grands Hommes, mais indifférente aux plus petits. On se souvient de cette photo qui a bouleversé le monde il y a 15 jours : celle d’un migrant Salvadorien et de sa fille morts, noyés en tentant de traverser le Rio Bravo.
Certes, les deux images ne sont pas comparables, mais le fond du problème reste le même ! Il demeure impossible en 2019 pour les pays riches de faire face au déplacement massif des populations. D’aucuns diront que l’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Or, ce n’est pas uniquement par l’image que les associations parviendront à changer durablement les politiques d’accueil.
Des embarcations sombrants chaque semaine en Méditerranée, en passant par ces scènes d’enfants violemment repoussés à la frontière Mexicaine ou cette Une d’un petit garçon Syrien prénommé Alan Kurdi (dont le corps fut retrouvé échoué sur une plage de Turquie). Tout cela est devenu une habitude qui ne semble plus déranger personne. Les sans-papiers se fondent au paysage des grandes villes, les cadavres font partie des plages, les bidonvilles fleurissent aux abords du périphérique et les murs s’érigent aux frontières dans l’indifférence coupable des privilégiés que nous sommes.