Une vie de château.
Alors que le Royaume-Uni pleure la disparition de sa souveraine, et que les médias français braquent leurs objectifs en direction de la capitale londonienne, il est étonnant de voir cette fascination pour la famille royale. D’une monarchie parlementaire à notre monarchie républicaine, les différences ne sont pas si grandes.
Et si les Français étaient envieux d’une figure apolitique qui s’élèverait au-dessus des partis comme Élizabeth II ?
Malheureusement, la famille Windsor n’est que la façade d’une époque révolue. Le pays traverse la plus grave récession de ces vingt dernières années et une crise politique sans précédent, suite au Brexit. La Reine était le dernier témoin d’un siècle où régnait en maître l’Occident sur le monde après la Deuxième Guerre mondiale.
Aujourd’hui, la croissance insolente de l’Inde et de la Chine montre que le centre de gravité géopolitique s’est déplacé en Asie. L’Europe en est réduite au simple rôle de spectateur. Elle préfère glorifier des symboles plutôt que de regarder vers l’avenir. Les crises successives de la Covid, de l’énergie et la guerre en Ukraine le prouvent : incapacité à produire des masques, à trouver un vaccin, à importer du gaz et à produire notre propre électricité. Cette fois c’est sûr : la vie de château est terminée. C’est la fin de l’abondance.