La dictature de l’image.
C’est une affaire qui a déchainé les passions, suscitant même le soutien de plusieurs sportifs et chanteurs sur les réseaux sociaux. L’affaire Yuriy n’est pas symptomatique de la jeunesse, mais elle en dit long sur le fonctionnement de notre société.
La vidéo prise par les caméras de surveillance de la dalle de Beaugrenelle à Paris – montrant le passage à tabac d’un jeune homme de 15 ans par une bande d’agresseurs aujourd’hui incarcérés – est certes choquante, mais la condamnation unanime et immédiate de milliers d’internautes l’est tout autant. À tout emballement médiatique, chaque citoyen se doit d’avoir du recul.
On apprenait ainsi par le Figaro que le jeune homme était connu des services de police. Un portrait bien moins sympathique de la victime se dessine alors. Si tout cela n’enlève rien au caractère inacceptable du lynchage de cet adolescent, on devine la volonté politique de remettre sur la place publique les violences entre bandes de quartier.
Toutefois, la dictature de l’image n’est pas une réponse appropriée sur le long terme. Une prise de conscience s’établit en mettant des faits en perspective. Il faut donc laisser se dérouler correctement l’enquête judiciaire et ne pas sur-réagir en quelques tweets.
