Crise à l’Hôpital, il y a Urgences.
Cela fait plus de vingt ans que le malaise existe. D’une gestion Thatchérienne – faite d’importantes coupes budgétaires – à un management Tayloriste, pour maximiser le rendement des soins palliatifs, l’Hôpital public fonctionne à la manière d’une entreprise commerciale.
Lorsque les aides soignants sont rappelés pour des arrêts non-remplacés, qui n’a jamais remarqué ce manque criant de matériel et de personnel ? Ces patients allongés des heures sur des brancards, entassés dans les couloirs, patientant de longues heures, à même le sol dans l’attente que l’on daigne enfin s’occuper d’eux. Il arrive parfois – au petit matin – d’en retrouver décédés. Abandonnés au coin d’une chambre vétuste. Morts dans l’indifférence. Assourdissant silence. La France peut se targuer d’avoir le meilleur système de santé…
On retient surtout le chiffre d’un milliard d’euros de déficit – et autant d’économies à réaliser – cette année. Martin Hirsch se dit prêt. Mais la chirurgie ambulatoire et l’arrêt de la Tarification à l’Activité ne suffiront pas. Réfléchir à un numerus clausus est encourageant à moyen-terme, mais ces solutions apparaissent dérisoires au regard de la situation. Une grande réforme générale s’impose. Déni de réalité face à cette vision purement comptable. Derrière des chiffres, se cachent des vies, des équipes et des malades.
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